Voyage en Europe de l’Est : En long et en résumé

Présentation de mon périple

 L’origine du projet.

L’idée de ce voyage a germé avec la découverte d’une brochure d’Emmaüs proposant un camp de 2 semaines en Bosnie. Voilà qui était une bonne occasion de passer d’un discours de « rebelle de canapé  » à l’action en ayant des vacances utiles et « solidaires « . Enfin, j’envisageais d’aller en Bosnie en auto-stop (conseils et stratégies ici) ce qui rajoutait un peu de piment à l’aventure.

Néanmoins, cet été était le dernier où je pouvais profiter de 3 mois de vacances universitaires (je suis en dernière année de master d’aménagement du territoire) et la chance de faire un long voyage ne se représenterais pas de sitôt. Et quel dommage de traverser l’Italie sans aller voir Rome et Venise, de passer par la Slovénie sans aller faire un tour au Triglav (2864 m) et, après tout, la Bosnie n’est pas si loin de la Roumanie…

De fil en aiguille, le trajet vers la Bosnie s’est transformé en périple de 2 mois dont l’objectif était Istanbul. Après réflexion et sachant que je souhaitais quand même découvrir les pays que j’allais traverser, il est apparu plus raisonnable de renoncer à Istanbul et de m’arrêter à la Roumanie pour ne pas faire de ce voyage une course contre la montre et la rentrée universitaire.

Finalement, les données étaient les suivantes :

  1. J’avais 2 mois de disponibles avec un retour avant le 25 août.
  2. Je devais être le 14 juillet à Srebrenica et aider deux semaines Emmaüs.
  3. Pour rendre service à une amie, il me fallait trouver dans un petit village roumain une femme dont je n’avais que la photo pour remettre deux livres à ses enfants. Je devais aussi remettre des photos à un vieux d’un village voisin.

Objectifs

Outre le fait de mettre mes vacances au profit d’une action de solidarité internationale, ce voyage visait bien évidemment à m’ouvrir sur d’autres cultures au gré des rencontres, voir d’autres paysages et visiter ce qui fait la richesse du patrimoine culturel et naturel européen.

Par rapport à un aspect plus personnel, ce voyage faisait suite à un petit périple, l’été dernier, d’une semaine en Auvergne. Premier « grand  » trajet en stop, première randonnée autonome, solitaire en montagne et l’envie de me connaître, de découvrir mes réactions dans des situations inhabituelles, seul face à tout ce qui peut arriver, entièrement responsable de mes actes.

À ce propos je citerai Paolo Coelho qui, dans Le Pèlerin de Compostelle écrit très justement : « Lorsque tu voyages, tu fais une expérience très pratique de l’acte de renaissance. Tu te trouves devant des situations complètement nouvelles, le jour passe plus lentement et, la plupart du temps, tu ne comprends pas la langue que parlent les gens. Exactement comme un enfant qui vient de sortir du ventre de sa mère. Dans ces conditions, tu te mets à accorder beaucoup plus d’importance à ce qui t’entoure parce que ta survie en dépend. Tu deviens plus accessible aux gens car ils pourront t’aider dans des situations difficiles. « Le résultat fut plus que concluant et cette expérience me donna la conviction que j’étais apte à aller plus loin, plus longtemps, dans des lieux, des circonstances où je pouvais m’éloigner encore plus de mes repères. C’était la première étape sans doute indispensable pour que je puisse me lancer serein dans cette aventure de deux mois.

Préparation

Ce voyage a été préparé autant que je le pouvais, c’est-à-dire quasiment pas. En effet, difficile de prévoir un itinéraire, faire un planning, préparer des visites ou des randonnées quand on dépend des aléas du stop et des rencontres. La seule préparation a consisté à celle du sac à dos qui se devait d’être aussi léger que possible. Ceci donna lieu à de longues réflexions, sur l’indispensable et le superflu pour finalement arriver à un sac de quinze kilos eau et nourriture comprise.

En route !

Ainsi, le 17 juin, je pris une route qui allait me conduire, au bout de deux mois et après de nombreux détours, jusqu’en Roumanie.

En raison d’un budget limité, le pari de ce voyage était de tout faire en stop et de ne rien dépenser pour le gîte ce qui impliquait de pouvoir dormir dehors, en ville comme en montagne et ce, quelque soit les conditions climatiques.

Ces conditions ne sont pas à considérer comme une contrainte, mais comme le moyen que je pense le plus efficace pour voyager loin, longtemps et surtout, rentrer rapidement au contact des gens et de leur culture. En effet, l’autostop est un mode de déplacement qui implique une rencontre, un échange avec des personnes, au minimum serviables ou voulant rompre la monotonie de leurs routes, mais qui sont le plus souvent simplement généreuses, sympathiques et altruistes. La bonté est universelle et, si le stop est une pratique plus ou moins bien considérée et efficace suivant les régions d’Europe, il y aura toujours quelque-pars quelqu’un pour s’arrêter et rendre service à un inconnu. La rencontre de ces deux inconnus venant de pays différents est alors un moyen extrêmement intéressant de découvrir et comprendre la culture de l’Autre. Quant au fait de dormir dehors, il fut l’occasion de goûter à l’hospitalité, bien ancrée dans certaines régions, et de partager ainsi plus qu’un petit bout de route avec certaines personne.

Bref bilan

Ce furent deux mois incroyables, la chance m’a souri tout le long, les rencontres furent souvent formidables et riches d’un point de vue humain et quelques aventures bien loufoques vinrent agrémenter le tout. Le plaisir des yeux ne fut pas en reste face à la beauté et la diversité des paysages, des montagnes gravies et des villes traversées. Difficile de faire le tour de tout ce que j’ai pu apprendre pendant ce voyage, je relèverais juste que j’ai découvert d’autres conceptions du monde et de l’Europe en particulier lors de mémorable discussion politique. Enfin, j’ai été au contact dans certains pays d’une pauvreté matérielle que je soupçonnais, mais que je n’avais jamais approché.

Ce voyage fut parfait et je ne reviens qu’avec une envie : celle de repartir encore plus loin pour découvrir toujours plus le Monde et sa diversité.

Retour sur mon voyage…

086_Bucovini_0162_resize.jpg Roumanie, Bucovinia, Sucevita : Maria

Mission livraison des livres pour enfants accomplie ! Maria écrit une lettre de remerciement. Je l’aide à écrire la fin qu’elle veut faire en français. Nous passerons une bonne heure, elle me montrant une suite de mots dans un dico franco-roumains et à moi de deviner le sens de la phrase que j’écris ensuite sur mon panneau de stop (au premier plan). La séparation sera dure (
078_Roumanie_Apuseni_IMG_0014_resize.jpg

Roumanie, Apuseni Montain : Monopoly’s players
Après une éprouvante randonnée sur le plateau de Padis où je me suis perdu dans le brouillard et la pluie, où j’ai frôlè l’hypothermie à cause d’un poncho perméable, où j’ai entendu des cloches qui m’ont amenées à un berger qui m’a installé dans une cabane de brocs ; cabane où j’ai passé toute l’après midi à me réchauffer et la nuit à dormir pour repartir le lendemain tout aussi perdu mais sans la pluie. Bref, j’ai suivis une rivière qui m’a conduit à une pension où j’ai demandé à prendre une douche (c’est bon pour le moral, forcement, 8 jours sans se laver…) et fais la rencontre de trois adorables jeunes de Bucarest en vacances dans le coin. Nous passerons l’après midi à jouer au monopoly (bogdan gagnera). Je les quitterai, non sans regrets, accompagné du copieux sacs de nourriture qu’ils m’auront offert. Mulţumesc !
001_IMG_0059_resize.jpg Italie, en route vers Rome : Edmond

Souvenir inoubliable des macaronies qu’il m’a préparées à coté de son camion (j’ai noté la recette !).

Ovidio et carmen.jpg Roumanie, Brasov : Ovidio and Carmen
Pour info, le gars au milieu avec sa bonne bouille, c’est moi et mes 4 kilos pris pendant mon voyage à manger n’importe comment. J’ai rencontré Ovidio dans un bus qui m’amenait au centre-ville. La rencontre c’est faites grâce à un ticket de bus, s’est poursuivie autour d’une bière et il m’a finalement proposé de dormir chez lui. Je me souviendrais longtemps de la cuisine délicieuse de sa soeur : Rien d’étonnant à ce que je mette maintenant des poivrons dans tout mes plats ;) La soirée c’est fini tard sur une longue discussion à propos du coût de la vie en France et en Roumanie. Je repartirai le lendemain pour Sibiu après avoir fait les magasins, dont un grand carrefour (dur d’être dépaysé…), avec Ovidio pour trouver un parapluie et le tester en situation de stop ( il n’en sortira pas intact…)

Où dormir dans la rue ? : Exemples

Endroits où j’ai dormi…

Vienne
Un passage couvert entre deux monuments à Vienne ( Ce sera la seule fois du voyage où je serais dégagé en pleine nuit par un policier)

Vienne
Sarajevo
Une sorte de garage « transformateur électrique – coin pipi » donnant sur la rue à Sarajevo. Solution de secours suite à un orage éclatant alors que je dormais dans un jardin public non-loin de là.

sarajevo

Laisser un commentaire

Guide du routard en tour du monde : Petit Budget, Auto-stop, Camping sauvage, survie, hospitalité et belles rencontres.